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Charles DELPIERRE (19 mars 1936)
Né à Tincques le 19 mars 1936, Charles DELPIERRE est appelé, à l’âge de 20 ans, sous les drapeaux, le 13 septembre 1956, pour effectuer son service militaire.
La France est alors en pleine « Guerre d’Algérie » qu’elle mène depuis 1954.
Affecté au 9e Bataillon de zouaves, dans la casbah d’Alger, il participera à des missions de maintien de l’ordre et à la lutte antiterroriste.
Faisant preuve de décision et courage le 24 juin 1958 en arrêtant deux membres d’une cellule du FLN qu’il a réussi à identifier,
il sera cité à l’ordre et se verra attribuer la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze par le général MASSU.
Il a été démobilisé fin novembre 1958.
Mercredi 14 juillet 2021, pendant la cérémonie aux Monuments aux Morts à l’occasion de la fête nationale, en présence de Ghislaine ROUSSEL, présidente départementale de la FNACA 62, Charles DELPIERRE a été décoré par Philippe LECHON de la Médaille Militaire, troisième décoration française dans l’ordre de préséance après l’ordre de la Légion d’Honneur et l’ordre de la Libération. L’Union musicale de Tincques et les enfants de l’école communale ont accompagné la cérémonie en interprétant La Marseillaise.
René BEAL, président du comité FNACA Tincques-Aubigny, les élus de ces deux communes, Maryse DELASSUS conseillère départementale, les porte-drapeaux et Gardes d’Honneur de Notre-Dame de Lorette, le major de la gendarmerie Didier VANESSE assistaient à cette cérémonie.
( En raison de la pandémie, il aura fallu attendre deux ans pour procéder officiellement à cette remise de décoration publique. )
Détails de l’histoire de L’église Saint Hilaire de Tincques
L’église entre 1596 et 1598 selon la gouache d’Adrien de Montigny
L’église St Hilaire, en 1596-1598 est en pierre et couverte d’ardoises, sa tour est sur plan carré, l’étage des cloches est éclairé par deux fenêtres sur la face nord ; il y a un chemin de ronde (utilisé au 16ème siècle pendant les guerres de 1537 à 1545 et de 1598 où l’on fit le guet) et la flèche est en pierre et à crochets. La nef est constituée de deux travées et le chœur est plus bas et plus petit que la nef.
De ce que l’on pouvait observer en 1596, il ne reste aujourd’hui que le chœur de l’église datant du 16ème siècle et sans grand caractère.
En 1882, Victor GAY, dans son Glossaire archéologique , dessine un autel en bois se trouvant dans l’église de Tincques, celui ci datait apparemment du 15ème siècle et n’existe plus à Tincques aujourd’hui. D’après ses écrits, sur l’un des vitraux se trouvait l’écusson d’Anthoine du Bois de Fiennes, ce vitrail avait disparu depuis longtemps déjà à l’époque. On a vu les armes de la famille de Lens aux vitres du chœur et de l’église.
Le clocher
L’église possède une tour en pierres grises taillées datée de 1773, par une pierre gravée en haut de la face ouest, sous la corniche. Cependant on retrouve dans les Albums de Croÿ des gouaches réalisées en 1596-1598. L’une d’elles représente Tincques avec son château et son église ; et l’on peut constater que la tour de 1596 est tout à fait différente de la tour de 1773. Sans doute que le clocher original fut détruit pendant les guerres.
Les pierres tumulaires
Sur la plaque de 63 x 53cm sur la gauche de la porte d’entrée de l’église et encastrée dans le mur, on pouvait voir en 1881 : un calvaire au pied duquel se tiennent St Jean et la Vierge. A droite sont rangés le donateur, accompagné de St Jean (qui tient un cœur dans sa main) et de ses parents ; à gauche : la donatrice, assistée de la Vierge et sa famille. Au fond : Jérusalem. En dessous de la scène : une inscription de 12 lignes laissait déchiffrer très peu de choses en 1881, il était inscrit en vieux français : “Ici gît Iehan Voyart brasseur natif de Teinque de son vivant a donné à l’église dudit Teinque quatre obits solennels, avec luminaires…“.
Le donateur décéda en mars 1610. Aujourd’hui il est impossible de lire les inscriptions et la gravure est presque totalement effacée.
Une deuxième plaque dédiée à Maître Jacques LEMAIRE, chanoine d’Arras, natif de Tincques décédé en 1607 se trouve cette fois à l’intérieur de l’église, elle est en pierre noire et mesure 1.18m x 64cm. Elle décrit ce qu’il a fait pour l’église de Tincques. Sur cette plaque est représenté le donateur agenouillé devant un Calvaire vêtu de ses vêtements de chœur et derrière lui un personnage portant au bout d’une hampe une sorte de bourse et couvert d’un chapeau à deux cornes. Paysage en perspective dans le fond de la scène.
Une autre plaque dit qu’un couple de gisants fut enterré dans l’église de Tincques. Il s’agit de Pasquier de Fontaine Guidon du Comte d’Ostrade et Bailly de Tinques, et de damoiselle Franchoise du Four, sa femme, de laquelle il a eut 12 enfants. Pasquier de Fontaine décéda le 19 mars 1625, la date de mort de sa femme n’y est pas inscrite : il reste un blanc. Au dessus du texte une banderole s’étire entre les ossements, il y est noté : « Du paradis source la Fontaine »
En 1880, Monsieur LORIQUET décrit une pierre tombale d’1m de large sur laquelle il était écrit : ” Gît monseigneur Iehan de Tenques chevalier qui trepassa l’an…”.
Cette pierre lui semblait être de la moitié du 15ème siècle. En 1912, Monsieur Lesueur de Moriamé a vu cette pierre qui empêchait les eaux de pluie de pénétrer dans les fondations de l’église. Depuis, elle a disparu.
La cloche
Concernant la cloche de l’église, nous n’avons aucune précision sur la véritable cloche d’origine.
Cependant, une cloche fut offerte par Alexandre DOREMIEULSE : l’abbé du Mont St Eloi en 1783. En 1794, toutes les cloches (sauf une par localité) étaient retirées. Celle de Tincques étant cassée (on ne sait pas par quel hasard), toutes les pièces furent apportées au district. On pouvait y lire : “ Messire Alexandre DOREMIEULSE, abbé de St Eloi, a fait faire cette cloche et la petite octave d’un carillon et au revoir toutes les cloches – 1783 fait à Lille par pls : Lo. CORSIN – pierre tumulaire sur le pavé du paradis s’ouvre la fontaine “.Aucun document ne fait mention d’une cloche dans le clocher de l’église St Hilaire de Tincques entre 1794 et 1880. La cloche actuelle baptisée « Eugénie-Caroline » date de 1880 et fut mise en service en 1881. Il est annoté sur la cloche les indications suivantes sous la forme d’une phrase : “Maire : Camille LAIGLE ; Marraine : Eugénie LAIGLE ; Parrain : Charles BRISSET ; Trésorier de fabrique : Désiré MAYEUR ; Curé : Abbé BOUTRY”.
Les calvaires
En 1853 est planté le « calvaire unique de Tincques » que l’on peut voir sur l’une des cartes postales du bombardement de 1918. Il est impossible de dire ce que ce calvaire est devenu…
Un autre calvaire se situe sur la place de la gare. Il a été restauré en 1981 par des habitants de Tincques. La croix était auparavant en bois, mais elle avait cassé à la base par la pourriture. Une croix en béton armé fut coulée pour y apposer le Christ restauré à St Pol après sablage, soudures et peintures. D’après les anciens de Tincques, le calvaire aurait toujours été là pourtant il existe à Tincques la Rue de l’Ancien Calvaire, peut être fut il planté là à une époque. Il fut scellé de nouveau à l’endroit exact où il était, sur la place de la gare.
Les chapelles remplacées par des nefs
Les deux nefs latérales que nous connaissons de chaque coté de l’église ont été ajoutées en 1882, à la place de deux anciennes chapelles voûtées : la chapelle du St Sépulcre et la chapelle St Hilaire. Toutes deux détruites en 1871 pendant les guerres.
Les 10 clés de voûte en pierre taillée (qui sont posées sur des étagères dans l’église) représentent St Hilaire, les armes d’Anthoine du Bois de Fiennes et l’écu de Tincques (les trois tanches en pal). Elles ont été répertoriées à la liste des objets classés par les Monuments Historiques le 20 septembre 1980. Ces clés de voûte proviennent de l’ancienne chapelle St Hilaire et datent de la première moitié du 16ème siècle. Elles ont été retrouvées en 1951 dans le clocher lors de travaux de restauration.
D’après les notes de l’Abbé ANSELIN , il y avait dans la chapelle St Hilaire : des clefs de voûtes, des culs-de-lampe, des bases d’arcades, des cierges et des statuettes.
Les vitraux actuels ont leur pourtour deux à deux symétriques par rapport à la nef centrale.
Peinture : Le Christ en Croix
Un tableau accroché au dessus de la porte d’entrée (côté intérieur) est parti à l’atelier de restauration d’Alain BOUCHARDON et devrait revenir à sa place dans l’église St Hilaire de Tincques courant septembre 2005.
Il présente des traces d’anciennes restaurations.
Il s’agit d’un peinture à l’huile sur toile de 220 x 145cm datée approximativement du 17ème ou 18ème siècle.
Elle représente le Christ mourant sur la croix au premier plan sur le Mont Sinaï et Jérusalem en second plan à gauche avec un ciel nuageux au dessus de la ville.
L’auteur de ce tableau n’a pu être déterminé pour l’instant mais il s’agit sûrement d’un artiste local car il y a plusieurs maladresses notamment dans la représentation de l’anatomie du bassin.
Le cadre du tableau date du 19ème siècle. Avant de partir à la restauration, le tableau présentait une déchirure sur le bas de la toile avec une accumulation de débris et des traces d’humidité.
Le presbytère
Comme pour l’église il est difficile de situer la construction de l’édifice dans le temps mais son élévation est sans doute contemporaine à celle de l’église.
La date de 1749 notée sur le bâtiment correspond à des modifications apportées en cette date et son empiètement sur la voie publique.
Le presbytère est aujourd’hui la mairie de Tincques avec son administration et ses bureaux. Les travaux de restauration du bâtiment ont eu lieus dans le courant de l’année 1996 – 1997, l’ouverture de la mairie s’est faite en avril 1997. Elle fut inaugurée le 29 novembre 1997.
Liste des curés de Tincques
HENNEBELLE (de 1789 à 1792), PORTRAIT (1792), LUSSE (pas d’indication de date), LESOING (1806 à 1825), LEFEBVRE (1825 à 1848), ANSELIN (de 1848 à 1863), BOUTRY (de 1863 à 1903), MOURONVAL (de 1903 à 1905), BUISSART (de 1905 à 1922), QUENTIN (de 1924 à 1944), MAHEE (de 1944 à 1967), QUENSON DE LA HAINERIE (de 1967 à 1989), BOUCHEZ (de 1989 à 1995)
Saint Hilaire (célébré le 13 janvier)
Saint Hilaire faisait partie de la famille des chasseurs de dragons, à l’instar de St Georges à Mons, St Géry à Bruxelles, Ste Marthe dans le delta du Rhône, St Victor à Marseille… Aux yeux de l’église ce dragon symbolise le mal, c’est à dire les hérésies et toutes les anciennes formes religieuses que Rome tente de faire disparaître.
Fils d’un praticien poitevin, Hilaire parcourt l’Italie et la Grèce et étudie les évangiles. Il décide de se faire baptiser et de consacrer sa vie à la conversion des autres (en commençant par sa femme et sa fille). Devenu prêtre, il ne voit sa femme que lors de la messe. Puis il est nommé évêque de Poitiers. Hilaire regroupe alors d’autres évêques pour lutter contre l’arianisme . Il est banni par l’empereur et exilé en Phrygie . Il s’écrit alors une phrase qui lui est attribuée :
« On peut bien exiler les évêques, mais peut-on exiler la vérité ? »
Il rédigera alors 12 livres qui constitueront son Traité de la Trinité . Hilaire se met à étudier la théologie orientale et rentre triomphalement à Poitiers où un soldat l’acclame : « Le futur St Martin ! »
Hilaire consacra toute sa vie à la lutte contre l’hérésie arienne : il réunit des conciles, tente de confondre les évêques hérétiques au cours de séances publiques. Il devient le premier docteur de l’Église en Gaule. Il meurt épuisé en 368.